ROMAN – Dès 11 ans
de Brian SELZNICK
illustré par Brian SELZNICK
traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne DELCOURT
Éditions Bayard Jeunesse – Collection (Littérature) – 16,90 €
Vous connaissez le kaléidoscope, ce petit appareil formé d’un tube contenant plusieurs miroirs disposés de façon à ce que les objets colorés enfermés à l’intérieur produisent des images variées?
Brian Selznick utilise le principe de ce dispositif visuel, riche en fragmentation, à la fois dans le titre de son nouveau roman mais aussi dans son illustration et même, dans son écriture.
Trois périodes de longueur sensiblement identiques structurent son récit : le matin, l’après-midi et le soir.
Chacune de ces périodes comporte sept ou huit textes de quelques pages chacun, à première vue complètement déconnectés les uns des autres. On pense d’abord lire des nouvelles, toutes différentes et qui se déroulent dans des environnements et des époques variés. Pourtant celles-ci mettent régulièrement en scène le narrateur (un garçon de 13 ans) et un personnage dont le prénom revient sans cesse : James.
C’est un peu comme si les personnages du roman étaient les objets colorés et mobiles du tube et que les miroirs les « réfléchissaient » dans toutes sortes de situations aussi imaginaires qu’improbables.
Le récit, bien construit, progresse en fonction des trois phases de la journée :
– Le matin expose des aventures plutôt insouciantes : il y est question de voyage sur la lune, de géant, de génie, de voyage…
– L’après-midi l’atmosphère devient plus inquiétante comme l’annonce les titres de chapitres : le tunnel, l’arbre frappé par la foudre, l’enterrement, le naufrage.
– Avec les événements du soir, on comprend peu à peu que le narrateur souffre épouvantablement de la séparation d’avec son ami et complice : James.
Qui est ce James ?
Un ami imaginaire ?
Un ado désormais éloigné en raison du déménagement du narrateur dont il est question dans l’ouvrage?
Ou un ami décédé ?
Chaque lecteur choisira sa thèse…
Ce livre, étrange et sensible, emprunte des chemins originaux pour évoquer la perte d’un être cher.
Il est accompagné d’ illustrations de l’auteur, réalisées au fusain dans de jolies valeurs de gris.
« Kaléidoscope » est adapté à des lecteurs à partir de 11 ans, mais il intéressera aussi bien des adultes…
Pour notre part, on le referme … sous le charme !…
Un coup de cœur d’Opalivres ♥ !
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.