ROMAN – Dès 12 ans **
de Peggy BOUDEVILLE
Éditions Fleurus – 14.95€
Lorsque la guerre est déclarée, c’est un cataclysme dans la vie d’Armand. Entre enfance et adolescence, il ne sait s’il doit bouder son père ou se serrer contre lui. Mais quand un courrier arrive déclarant que son papa est « disparu sur le front », l’enfant a mûri et l’adolescent prend ce qu’il croit être ses responsabilités et part de chez lui pour se battre.
On perçoit dans ce roman l’évolution d’Armand : au tout début il rêve à son dimanche d’anniversaire au Luna Park de Paris. Malheureusement, la déclaration de guerre tombe et détruit l’espoir de l’événement tant attendu. Il boude sérieusement et pense que son papa est lâche de ne pas l’avoir prévenu. Il s’assagit en ne vivant qu’avec sa mère. Son père aurait-il voulu le protéger, pense-t-il ? Puis l’arrivée de la lettre du ministère de la guerre le galvanise. Il ne dit jamais clairement qu’il veut retrouver son père car il le croit mort. Il veut simplement se battre aux côtés des soldats mais il n’a que 16 ans. La vie de tranchée auprès de camarades plus vieux que lui et les combats d’où rentrent les blessés et les morts, le font grandir brutalement. Une poignée de poilus le protège mais il n’en démord pas : il veut se battre. Premier combat, première blessure, premières responsabilités auprès d’un ami défiguré. Armand est envoyé à l’arrière dans un hôpital temporaire pour accompagner son ami. Dans cet hôpital, stupéfaction : il retrouve son père. Plus rien ne compte alors que l’amour filial qu’il veut offrir à ce soldat, future gueule cassée, qui avait demandé à se faire déclarer disparu sur le front pour ne pas traumatiser sa famille en rentrant chez lui. Ce beau parcours initiatique mérite vraiment d’être lu.
Au niveau historique, cette procédure avait effectivement été acceptée par l’armée, au vu du nombre de suicides engendrés par les terribles cicatrices. Sur un autre thème, les enfants soldats ont également existé. Cet engagement juvénile illégal était marginal, bien sûr et tant mieux mais il interroge sur les raisons pour lesquelles les jeunes qui n’ont pas l’âge requis, rejoignent le front.
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