ROMAN – Dès 12 ans **
d’Emilie CHAZERAND
Editions Sarbacane – Collection Exprim’ – 17 €
Annie, la seconde enfant de la famille Desrochelle est trisomique. Sa mère, architecte a arrêté d’exercer son activité pour s’occuper d’elle et répondre à ses besoins. Harold son frère aîné a dû devenir vite autonome pour soulager ses parents et la dernière née, Velma s’est souvent demandée si elle n’était pas arrivée sur terre surtout pour corriger le tir.
Bien sûr, tout le monde aime cette Annie différente mais câline, affectueuse, sensible, fragile. Pourtant il faut bien le reconnaitre, son « omniprésence » ne permet pas aux autres membres d’exister pleinement.
Entre crises existentielles, crises de nerf et crises de rires, cette famille composée aussi d’un père un peu gauche, d’une grand mère excentrique et libérée, et d’une tante au diapason, tente de tenir debout contre vents et marées.
Et, au moment où démarre le roman, il souffle comme un avis de tempête…
Annie désormais adolescente est fan de Dalida. Elle partage son temps entre l’UAT (l’Unité d’Activités Thérapeutiques), un petit boulot dans un magasin et une participation assidue à un groupe de majorettes dans lequel elle se donne sans compter.
Comme son groupe, Annie prépare activement le défilé du printemps, mais l’entraîneuse vient d’annoncer à sa maman en catimini, qu’Annie pas dans la norme au niveau des chorégraphies ni dans celle de son apparence générale, ne participera pas le jour J.
Face à cette décision inique et discriminante, la famille, pas fan pour deux sous de majorettes, décide de créer une représentation parallèle afin qu’Annie puisse quand même se produire. C’est à travers le récit successif des trois enfants que progresse le roman.
L’écriture poétique de Velma démarre toujours par une nouvelle liste de 21 items qu’elle égrène (21 comme le numéro du chromosome supplémentaire de sa soeur). Lui succède celle au langage maladroit mais souvent touchant d’Annie. La jeune fille donne à voir de manière assez plausible sa vision du monde, et ce n’est pas si souvent que cette parole se fait entendre. Enfin on découvre aussi le récit d’un Harold bien mal dans sa peau…
Annie au milieu est un roman touchant, juste et sans faux-semblant qui n’est pas sans rappeler un peu le pitch du film « Little miss Sunshine ». Comme dans le film, tous les membres de la famille vont se mobiliser pour permettre à l’un d’eux de vivre jusqu’au bout son engagement. Une belle (é)preuve d’amour…
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