Le prix d’Évelyne

Écrit à la première personne, ce roman est issu de l’histoire personnelle de Jo Hoestlandt qui nous confie une part de son enfance, celle de ses relations avec sa mère.

Jo semble très liée avec sa mère ; sans doute par le fait que celle-ci, étant dotée d’une imagination débordante, lui a raconté beaucoup d’histoires dans son enfance et lui a peut-être légué son don exceptionnel pour l’écriture.

Nous revivons donc des épisodes de l’enfance de cette femme, sa mère, qui a passé son enfance pendant la période qui a précédé la seconde guerre mondiale.
Son père, donc le grand-père de Jo, était d’origine jamaïcaine et il a donné à sa fille ses cheveux tout frisés.

Le racisme et la discrimination étaient alors bien présents dans la société française et la petite Évelyne en a fait les frais avec ses cheveux crépus.

Mais elle a su vaincre ses peurs et est devenue la « meilleure camarade » de la classe, élue par ses copains d’école.

Le prix ne lui a pas été attribué à cause de l’esprit étroit d’une maîtresse qui ne voulait pas qu’une « étrangère » obtienne cette récompense.

Jo Hoestlandt s’adresse alors à ses jeunes lecteurs pour leur dire tout ce que lui a inspiré cette histoire que lui a racontée sa maman : l’esprit de révolte devant l’injustice, mais aussi « l’inspiration pour écrire des livres qui parlent de la vie, des toutes petites et des grandes choses de la vie, et de ce qu’on éprouve à les vivre « .

Ce roman plein d’humanité est exceptionnel car il relate la vraie vie et parle de problèmes qui touchent les enfants de près.
La manière dont Jo Hoestlandt a conçu son livre est originale car elle appelle régulièrement à la réflexion, tel un roman philosophique.
De très belles images au crayon gris jalonnent le récit, le portrait de la petite fille avec sa couronne de cheveux et sa boucle d’oreilles en cerises étant absolument superbe.