Tapage nocturne

C’est un roman sur la tolérance, qui peut toucher des élèves de CM1/CM2 et même des élèves qui s’apprêtent à entrer au collège, cet univers où le fait d’être différent est souvent encore plus stigmatisant.
Nicole Amran a travaillé comme rééducatrice dans les réseaux d’aide aux enfants en difficulté des écoles primaires et maternelles (RASED) et elle met en valeur l’utilité de ces dispositifs pour des enfants qui cachent tout de ce qu’ils vivent en périphérie et à l’intérieur de l’école. Elle choisit de le faire au travers d’Antoine. Il est bien le personnage principal et c’est lui qui raconte l’histoire mais elle s’attache aussi à deux autres trajectoires de vie avec Abdou et Noélie. C’est presque trop puisqu’elle évoque ainsi dans un court roman les violences conjugales, le racisme et l’incapacité parfois de parler de la différence à ceux qui ne la vivent pas. Le lecteur aurait peut-être aimé en savoir un peu plus sur chacun des personnages plutôt que de survoler leur histoire personnelle. En même temps, cela souligne la diversité des situations de vie de certains enfants au sein d’une même classe et la difficulté pour ces jeunes de se fondre dans la masse. La nécessité surtout d’un espace protégé pour être écouté et pour s’exprimer, enfin.