La bourrasque ♥

ALBUM – Dès 7 ans
de MO Yan,
illustrations de ZHU Chengliang
Traduit du chinois par Chun-Liang Yeh
Éditions Hongfei – Collection (Vent d’Asie) – 15,90€ 

MO Yan, prix Nobel de littérature en 2012, nous raconte ici une histoire vécue avec son grand-père dans son enfance, une aventure qui aurait pu virer au drame, mais dont ils sont sortis ensemble victorieux.

Tout avait commencé par une journée brumeuse à la campagne.
Il avait sept ans et c’était la première fois qu’il accompagnait son grand-père pour faucher de l’herbe dans la prairie sauvage.
Il était bercé par le roulis de la charrette qui avançait au rythme d’une chanson fredonnée par l’aïeul.
Puis, lorsqu’ils étaient arrivés, le vieil homme lui avait expliqué les gestes à accomplir, mais l’enfant avait vite préférer laisser sa faucille pour courir après les oiseaux et les criquets…

La journée se passait en toute quiétude, quand soudain le temps se mit à tourner.
L’herbe fut rapidement chargée sur la charrette et le départ précipité.
Observant son grand-père et comprenant l’effort que celui-ci endurait, lui, qui ne semblait qu’un fétu de paille, allait alors avec courage participer à la bataille contre ce vent métamorphosé en démon….

Les illustrations et le texte se combinent pour nous faire ressentir combien cette journée a été importante pour l’auteur et l’a fait grandir.
Ce qu’il se passe pour lui ce jour-là, à travers l’épreuve surmontée ensemble, c’est une certaine prise de conscience de la condition humaine et les découvertes que l’on peut faire face à l’adversité.
Son grand-père parle peu, mais chante et travaille dur.
Dans son chant, dans ses gestes, le garçon, qui possède encore une certaine insouciance due à l’enfance, observe, écoute, ne comprend pas tout mais perçoit le monde, le poids de la vie, les ambitions perdues, les contraintes de la société.
Tout l’art de l’illustrateur est de l’avoir parfaitement traduit dans les corps des deux personnages et dans leurs expressions comme il a su rendre la sérénité et la beauté de la nature tout autant que sa violence subite.

Un coup de cœur d’Opalivres ♥ !