ROMAN – Dès 11 ans **
de Martine POUCHAIN
Éditions Flammarion – 12 €
1939, c’est le début de la seconde guerre mondiale. Pour Gabrielle, surnommée par son père Fil de fer, elle semble bien lointaine, jusqu’au jour où les Allemands envahissent la France et se rapprochent dangereusement de la Somme, où elle réside avec sa famille. Lorsque leur village est bombardé, ses parents décident de fuir en Bretagne chez des amis…
Gabrielle est contente de partir. Contrairement à ses sœurs, elle n’aime pas le travail à la ferme. Elle se dit qu’elle va échapper aux moissons, découvrir d’autres paysages. Elle rêve de vivre en ville. Ses parents, eux sont inquiets et espèrent avoir pris la bonne décision. Ils laissent le bétail, les poules, les lapins et les cultures. Commence alors pour la famille un long et périlleux exode… Les femmes et enfants marchent derrière la charrette menée par le père et tirée par ses trois chevaux. C’est long et fatigant, il faut pousser dans les côtes. Les gens sont nombreux sur les routes… La mort frappe au hasard ces longues colonnes de fuyards, car ils sont souvent bombardés et mitraillés par les escadrons de stukas. A l’arrière d’une traction qui les double, son regard est attiré par un beau garçon brun aux yeux bleus au regard triste qu’elle retrouve plus tard près de la voiture de ses parents, explosée…
Discrètement et de loin, il va les suivre. Gabrielle va le rejoindre en secret chaque jour et éprouve pour lui un amour tout à fait platonique car bizarrement l’adolescent non seulement refuse toute nourriture mais aussi ne la touche jamais.…
Lorsque le 22 juin, Pétain signe l’armistice, la famille peut rentrer en Picardie. Gaétan qui de nouveau les a suivis pousse alors Gabrielle à agir….
Une fiction historique, passionnante et très bien écrite sur un sujet peu abordé.
C’est en effet, aux côtés d’une adolescente qui aime les poèmes d’Arthur Rimbaud, souvent cités, rêveuse, passionnée et romanesque que le lecteur vit l’exode de juin 1940 qui a poussé des milliers de Français sur les routes. Il y découvre les bons et les mauvais côtés de la nature humaine tout au long d’un périple où la vie des hommes et des femmes ne tient qu’à un fil. Sur leur route, ils rencontrent des maisons pillées, des gens généreux, partageurs et des profiteurs qui vendent leur eau pourtant gratuite à l’époque, des voleurs, des pilleurs de morts, sous prétexte de ne rien laisser aux « Boches ».
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