Le tournesol est la fleur du Rom

POÉSIE – Dès 12 ans **
De Ceija STOJKA
Illustrations de Olivia PAROLDI
Traduction (de l’allemand – Autriche) de François MATHIEU 
Éditions Bruno Doucey – Collection (POÉS’HISTOIRES) – 12€

Quand le jaune solaire du tournesol s’oppose au noir des barbelés…

Ceija STOJKA « la petite rom de Vienne » nous conte au travers de ses poèmes son enfance de jeune tsigane heureuse qui court sous la pluie, une enfance joyeuse pleine de rires et de jeux…jusqu’à ce que tout s’arrête brutalement l’année de ses dix ans quand elle et toute sa famille sont envoyées en camp de concentration….
« C’est le désert à Auschwitz tout autour de la clôture »...
Mais même au cœur du plus sombre, du plus dur « poussent jaunes et blanches des fleurettes »…

Elle saura, tout au long de ces années noires, garder l’étincelle de bonheur et de vie qui lui permettra de s’en sortir.

La peur, la peine, le deuil laisseront alors à nouveau la place à la joie de vivre….

C’est tout cela, que devenue vieille femme et arrière grand-mère, elle nous transmet  avec cet espoir chevillé au corps, cet espoir que « chez les roms, le voyage n’est jamais fini »… 

Les beaux textes de l’auteure nous content à la fois la joie  et l’insouciance de l’enfance, le désespoir, l’incompréhension devant l’horreur des camps, la tristesse face au deuil des siens et la force de la vie qui repart, têtue et pleine d’espoir.
Les magnifiques illustrations d’Olivia PAROLDI en 3 couleurs : le jaune de l’insouciance, des jeux, du tournesol, cette fleur qui toujours se tourne vers le soleil, vers la lumière ; le rouge de la vie et le noir des barbelés de l’enfermement et de l’extermination résonnent en harmonie avec les poèmes de Ceija STOJKA pour un recueil sensible, émouvant mais toujours marqué par cette volonté de vivre à l’instar du tournesol, cette » fleur du Rom » qui, pour lui,  est la vie car il est
« plus important que la rose
parce que la rose nous fait pleurer.
Le tournesol, lui, nous fait rire »…

Une belle façon pour les jeunes de faire connaissance avec ce peuple méconnu et mal jugé qui « dans le désespoir sait rire et chanter « .
Une belle leçon de courage et de résilience !