Anita Conti océanographe

BANDE DESSINÉE – Dès 11 ans **
Scénario de Nathaniel LEGENDRE et Luca BLENGINO,
dessin de Katia RANALLI,
couleur de Florent DANIEL
Editions Soleil – Série (Pionnières)  -14,95€

Le premier tome de cette série  » Pionnières » qui  a pour objectif de mettre « au premier plan des femmes audacieuses qui ont su s’imposer dans des univers masculins », est consacré à une passionnée de la mer.
Elle a d’ailleurs à Boulogne un square qui lui rend hommage et porte son nom.

Mais qui était cette femme océanographe, appelée aussi « la dame de la mer » qui fut aussi écrivaine et photographe ?
Comment a-t-elle pu s’affirmer dans ce monde de marins où à son époque, on considérait qu’ « une femme à bord, ça porte malheur ? »
C’est ce que nous découvrons dans ce « one shot » qui évoque non seulement les grandes étapes de sa vie, mais les restitue dans leur environnement politique et humain.
Née en 1899 Anita passe ses vacances au bord de la mer et très jeune, consacre beaucoup de temps à observer poissons et crustacés.
Dans les années trente on la retrouve  relieuse d’art, mais  en même temps elle commence à écrire des articles sur la mer dans des revues féminines.

C’est en 1935 qu’elle rencontre Édouard le Danois responsable de l’office des pêches maritimes.
Il sera sensible à ses connaissances, à sa faculté de travail et lui offrira un poste  d’attachée de presse pour préparer le lancement d’un navire d’exploration océanographique.
L’opiniâtreté d’Anita viendra à bout des réticences masculines et c’est en tant que membre d’équipage qu’elle intègrera le bateau…
La mer sera pour toujours son terrain d’actions.

Nous découvrons son rôle pendant la seconde guerre mondiale pour aider à assurer la sécurité du trafic maritime, son engagement pour une pêche raisonnée, son travail pour cartographier les fonds marins, ses travaux d’étude et d’exploration en Afrique pour rechercher et améliorer les modes de pêche…
Elle sera la première femme à proposer la mise en place d’aquaculture, la première femme océanographe,  la première femme à partager la vie des terre-neuvas.

Quand elle décède en 1999, c’est énormément de documents qu’elle laisse: 45000 archives photographiques et de nombreux articles dans les journaux du monde entier.

Un dossier clôt l’ouvrage avec des informations complémentaires en particulier sur le message tout à fait d’actualité que nous livre cette pionnière : « apprendre, comprendre et respecter les mers et les océans, ressources primordiales pour l’humanité tout entière, mais aussi régulateurs majeurs du climat terrestre ».
Un dessin en ligne claire avec de beaux effets de changement de rythme apportés par des vignettes de tailles différentes.

Une BD qui augure bien de la série, à la fois séduisante et instructive.
Un bel hommage à une femme exceptionnelle !